Les espèces végétales menacées

Selon les dernières évaluations de l’IUCN, plus de 40% des espèces végétales dans le monde est menacée d’extinction, ce qui met en péril l’approvisionnement en aliments et en médicaments. Mais le rapport a également révélé que 2 000 nouvelles espèces de plantes sont découvertes chaque année, ce qui suscite l’espoir de nouvelles sources de nourriture résistantes aux maladies et au changement climatique.

Un autre rapport sur l’état des plantes dans le monde, rédigé par des experts du Royal Botanic Gardens Kew, révèle qu’il existe actuellement 390 000 espèces de plantes connues, dont plus de 30 000 sont utilisées par les humains.

Les multiples causes de cet effondrement

« Les plantes sont absolument fondamentales pour l’humanité », a déclaré le professeur Kathy Willis, directrice des sciences à Kew, qui a dirigé le nouveau rapport. « Les plantes nous fournissent tout – nourriture, carburant, médicaments, bois et elles sont extrêmement importantes pour notre régulation climatique. Sans plantes, nous ne serions pas là. Nous sommes confrontés à des réalités dévastatrices si nous ne faisons pas le bilan et réexaminons nos priorités et nos efforts. »

Les principaux facteurs menaçant l’extinction des espèces végétales sont la destruction des habitats pour l’agriculture (31%) – tels que la production d’huile de palme et l’élevage de bétail, la déforestation pour le bois (21%) et la construction de bâtiments et d’infrastructures (13%).

Le changement climatique est actuellement un facteur moins important – 4% – mais devrait augmenter. « Je soupçonne que nous ne verrons pas vraiment le plein impact avant 30 ans, car il faut tellement de temps aux plantes, en particulier aux arbres, pour produire leur progéniture », a déclaré Willis. Le café est une culture importante qui souffre déjà, car l’augmentation des températures rend les fèves impossibles à cultiver et aggrave les maladies dans des pays clés comme l’Éthiopie.

Mais le taux de découvertes est une évolution positive. Chaque année sont découvertes de nouvelles espèces d’arbres, de nourriture : cinq nouvelles espèces d’oignons ont été trouvées l’année dernière, par exemple, et les scientifiques de Kew identifient à eux seuls 200 à 300 nouvelles espèces par an. Il existe encore un nombre important de régions dans lesquelles nous ne connaissons pas suffisamment ce qui y pousse. Certaines détiennent peut-être la clef de l’avenir de l’alimentation de l’humanité. Car la diversité génétique dans nos aliments devient de plus en plus pauvre.

Une diversité génétique à retrouver

Les cultures importantes sélectionnées au fil des ans pour leurs rendements élevés ont en effet perdu petit à petit les gènes leur permettant de lutter contre les ravageurs et les changements climatiques. Cet aspect contribue à les rendre plus vulnérables aux nouvelles menaces. C’est le cas de la banane par exemple, ou du sorgho.

La découverte de parents sauvages de ces plantes pourrait permettre de s’orienter vers des variétés plus robustes.

Cette diversité génétique est essentielle dans le maintien de culture résilientes et capables de faire face aux mutations du monde, qu’elles soient de l’ordre de l’augmentation de populations à nourrir, de pollution des sols, de réchauffement climatique ou de maladies. Il s’agit en fait une question de sécurité alimentaire mondiale.

Les récentes découvertes

Sur les 2000 nouvelles plantes découvertes en 2015, on compte un Droséra insectivore (Drosera magnifica) qui atteint 1,5 mètre, bien plus grande que la plupart des droséras. Elle est connue pour pousser sur une seule montagne dans le Minas Gerais, au Brésil, et a été découverte pour la première fois sur Facebook, lorsqu’un spécialiste du droséra examinait des photos prises des années auparavant par un chasseur d’orchidées.

Parmi les autres découvertes, on trouve un arbre de 45 m, Gilbertiodendron maximum, pesant plus de 100 tonnes, qui n’est connu que dans la forêt tropicale au Gabon et est en danger critique d’extinction. Cinq nouvelles pommes à la crème et des parents d’ylang-ylang ont également été trouvés ainsi qu’une nouvelle espèce de patate douce.

La phytothérapie

Le rapport a par ailleurs révélé l’importance des plantes dans le développement de nouveaux médicaments. Il stipule que 57% des 31000 espèces à usages connus l’étaient pour la fabrication de médicaments et dérivés pharmaceutiques. Plus de 5500 sont des aliments destinés aux humains, et 2500 sont des poisons, et 1400 à « usage social », comme le tabac et le cannabis.

Cependant, lorsque les plantes sont transplantées dans des environnements étrangers, elles peuvent causer de grands dommages et devenir envahissantes. Les coûts des espèces envahissantes ont été estimés à près de 5% de l’économie mondiale et leur impact sur l’économie britannique à lui seul est d’environ 1,7 milliard de livres sterling chaque année.

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