La diminution des milieux naturels

La notion de perte des milieux naturels, si elle n’apparait pas spontanément d’une grande évidence, représente pourtant la première menace répertoriée sur la biodiversité. On entend par là l’altération des écosystèmes naturels, à laquelle est fréquemment associée la notion de disparition, de fragmentation ou de transformation des habitats.

L’expansion de l’Homme sur les milieux naturels

Depuis quelques décennies, les écosystèmes mondiaux se transforment tellement vite que certains d’entre eux sont menacés de disparition. Et cette disparition aurait des conséquences graves dans tout ce qu’elle emporterait avec elle : si une forêt disparait, c’est un poumon de la Terre qui s’en va, mais aussi des espèces animales et végétales singulières. Quelles sont les causes de ces transformations dangereuses ?

Principalement l’activité de l’Homme, ses industries, sa soif d’expansion et de découverte. L’Homme a aujourd’hui tellement transformé la Terre que les scientifiques parlent d’une nouvelle ère pour la planète, celle de l’Anthropocène, l’ère d’une planète transformée par l’Homme.

Selon une étude publiée par la revue Nature, 23% des espaces terrestres et 13% des espaces maritimes seulement sont encore considérés comme vierges d’activité humaine. Il s’agit principalement des forêts de Russie et du Canada, et des déserts nord-africains et australiens. Cela signifie que partout ailleurs (77% des terres), l’Homme a laissé son empreinte, modifié les écosystèmes, ce qui a conduit bien souvent à la dégradation de l’environnement et à la destruction de certains milieux.

En France par exemple, la plus grande forêt, celle des Landes, est entièrement artificielle, et les quelques zones naturelles préservées ont malgré tout subi l’impact de l’Homme. Plus de forêts primaires comme il en reste encore quelques-unes aux États-Unis par exemple, avec le parc national des Great Smoky Moutains dans les Appalaches.

Partout, des espaces dits préservés, mais déjà traversés par des routes et équipés d’infrastructures qui ont pendant des années ignoré les notions de biodiversité et de préservation de l’environnement, contribuant ainsi à leur dégradation.

La transformation de l’habitat

La transformation de ces milieux signifie bien souvent la transformation de l’habitat naturel de nombreuses espèces. Cette perte d’habitat a été identifiée comme étant l’une des principales menaces pour 85% des espèces classées parmi les espèces « en danger » ou « en danger critique ». Les activités humaines en sont évidemment la cause principale et notamment l’agriculture, responsable de 80% de la déforestation.

La manière dont nous exploitons les ressources et les sols et nos modèles de production et de consommation entraînent la dégradation des biotopes nécessaires à la vie sauvage, de même que les déchets générés.

La moitié des forêts qui couvraient jadis la Terre a disparu, et on continue de les abattre à un rythme dix fois supérieur à leur capacité de régénération. Sachant que les forêts tropicales abritent à peu près la moitié de la totalité des espèces animales présentent sur Terre, on peut aisément parler de catastrophe. De nombreux exemples existent : les grands singes africains ou asiatiques sont menacés d’extinction suite à la disparition progressive de leur habitat, sous la pression des activités minières, agricoles, forestières. La plupart des poissons sont menacés par la surpêche, la pollution plastique ou le réchauffement des océans.

L’aménagement mineurs et tardifs

Il n’est néanmoins pas nécessaire qu’un habitat soit entièrement détruit ou anéanti pour être considéré comme suffisamment altéré pour ses occupants. Des impacts mineurs suffisent à terme à déséquilibrer un écosystème et les individus qui le composent. De nombreuses espèces souffrent par ailleurs de la fragmentation de leur habitat. On a tous en tête les derniers aménagements autoroutiers qui prévoient des ponts et des tunnels pour la faune locale. Mais ces aménagements sont bien mineurs et bien trop récents devant le travail de morcellement opéré par le développement des réseaux d’infrastructure dans les pays développés : routes, autoroutes, voies ferrées, canaux ont contribué petit à petit à diminuer la taille des habitats naturels en les rendant de plus en plus restreints. C’est le cas des forêts chinoises qui abritent les pandas géants. Les populations sont alors isolées les unes des autres, et viennent à manquer de nourriture ou à ne plus pouvoir se reproduire.

L’artificialisation des sols

L’artificialisation des sols est un autre problème majeur lié à la dégradation des écosystèmes. Un peu partout dans le monde, les activités industrielles, agricoles et urbaines ont eu tendance à modifier l’équilibre et le rôle des sols naturels, qui sont aussi l’habitat naturel d’une grande biodiversité d’insectes et d’animaux ayant un rôle dans la nature.

La structure des sols contribue à fixer certaines qualités géologiques dans certains territoires. En rendant ces sols imperméables, on empêche ces fonctions naturelles. Les sols sont également de plus en plus pollués, par les plastiques ou encore les produits chimiques issus de l’agriculture intensive. A force de rejeter des substances plus ou moins lourdes, on finit par altérer la composition des sols et leur pH.

La protection de zones naturelles est l’une des manières les plus efficaces de préserver les espèces animales et leur habitat. Lorsqu’elles sont bien ciblées et bien gérées, elles permettent par exemple de préserver les ressources alimentaires et les ressources en eau, de lutter contre la pauvreté et de limiter l’impact des catastrophes naturelles. Ainsi, les mangroves et récifs coralliens constituent par exemple une barrière naturelle contre les tsunamis en réduisant 97% de l’énergie d’une onde avant de frapper le rivage.

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