La pollution de l’eau, des sols et de l’air
La pollution au sens large constitue probablement, avec le réchauffement climatique (auquel elle est par ailleurs directement liée), la menace écologique pesant sur la biodiversité la plus appréhendable et la plus documentée.
Elle est à ce point palpable pour plusieurs raisons : d’abord, c’est via cette notion qu’est bien souvent abordé le sujet du développement durable.
Ensuite, elle se matérialise facilement dans la vie quotidienne de chaque être humain, ce qui la rend plus facile à percevoir, dans ses formes les plus évidentes tout du moins.
Si chacun est donc aujourd’hui en capacité de savoir qu’un égout déversé dans une rivière pollue l’eau, qu’une poubelle enfouie pollue le sol, ou qu’une vielle voiture au diesel pollue l’air, ils existent des échelles au niveau desquelles l’humain contribue chaque jour en l’ignorant complètement, ou à minima en faisant comme si.
La pollution de l’eau
L’eau est omniprésente sur notre planète qu’elle recouvre à hauteur de 70%. Toutes sortes de polluant finissent aujourd’hui leur course dans les rivières, les lacs, les nappes phréatiques ou les océans.
Des énormes continents de plastique répartis à travers le monde aux substances chimiques microscopiques, la pollution de l’eau, couplée à la sécheresse et la croissance démographique de la population entre autres, a grandement contribué à la crise de l’eau potable qui menace les sources d’approvisionnement de l’Homme.
Les causes de la pollution de l’eau sont multiples. Le polluant peut être déversé directement dans l’eau via les évacuations légales ou illégales des usines par exemple, des bateaux ou des égouts de ville. Si les éléments physiques ont représenté la partie visible et immergée de l’iceberg jusqu’à présent, la pollution de l’eau la plus alarmante est d’ordre invisible.
On considère en effet les problèmes de qualité de l’eau actuels comme étant de « source indéfinie », c’est-à-dire provenant de polluants charriés par l’eau ou la neige fondue. Celles-ci se chargent en fertilisants, pesticides ou herbicides issus des fermes, en huiles et en toxiques issus des usines, et toutes sortes de polluants annexes.
Les recherches ont révélé qu’une substance en particulier est présente dans l’eau du robinet à un niveau que personne n’aurait pu imaginer : les PFAS ou perfluorés.
Les composés perfluorés (PFAS, Acide perfluorooctanoïque) font partie d’une grande famille de perturbateurs endocriniens dont les plus connus sont le PFOA et le PFOS. On les retrouve notamment dans les textiles, les emballages en papier et carton pour le contact alimentaire et les ustensiles de cuisine (revêtement antiadhésif). Ils sont considérés comme « Forever chemicals », c’est-à-dire des substances que l’organisme élimine très lentement.
Sauvegarder les sources d’eau est primordial. Même si 70% de la surface du globe est recouverte d’eau, seul 2,5% est potable. Et 1% uniquement est considéré comme facilement accessible, le reste étant (encore) emprisonné dans les glaciers et les neiges éternelles.
La pollution des sols
La pollution des sols est intrinsèquement liée à celle de l’eau que l’on vient d’évoquer, l’une contribuant directement à l’aggravation de la seconde, et vice-versa. Ses sources sont multiples. La pollution des sols provient principalement de l’agriculture intensive, des industries, des mines et carrières, mais aussi de l’élimination des déchets ménagers et industriels, ou du trafic routier.
L’agriculture intensive, dans un objectif de rendements toujours plus élevés, a développé au fil des années une dépendance immense aux engrais chimiques, pesticides et insecticides. Le sol est aujourd’hui appauvri à un tel niveau qu’il ne serait plus capable de fournir les nutriments nécessaires aux plants sans recours aux engrais. C’est un des défis de la transition à l’agriculture biologique, fournir des subventions aux agriculteurs pendant la période de régénération des sols.
Un aspect plus méconnu de la pollution des sols et qui concerne tout un chacun, concerne les nouvelles technologies, et particulièrement les objets portables type téléphones, tablettes, ordinateurs. En effet, d’énormes quantités de métaux dits « rares » sont nécessaires à la fabrication des batteries. Parmi eux, le lithium, le phosphore, le cobalt.
L’extraction de ces minéraux dans les immenses mines du Chili ou de la Bolivie entre autres s’opère par l’injection d’acides dans les terres, dont les effets sont catastrophiques pour les sols environnants. Outre la pollution des eaux déjà évoquées, c’est l’ensemble des individus en contact direct ou indirect avec ces sols qui se retrouvent contaminés. Les métaux rares sont les ressources de premier choix du XXIème, en passe de remplacer les hydrocarbures, dont les méthodes d’extraction (tel que le gaz de schiste si décrié en France) sont malheureusement toujours elles-aussi sujettes à débat.
La pollution de l’air
Lorsque l’on pense à la pollution de l’air, on imagine immédiatement un fort smog dérivant au-dessus des villes et des installations industrielles. C’est la forme la plus évidente, mais ce n’est pas la seule.
La pollution de l’air, dans sa définition la plus élémentaire, est l’introduction de substances nocives dans l’atmosphère terrestre. Ces substances persistent et provoquent de nombreux effets indésirables. Les humains et les autres créatures vivantes dépendent en effet de l’atmosphère pour respirer. Lorsque la qualité de l’air est atténuée par la pollution, des conséquences immédiates et à plus long terme se produisent. Cette pollution est connue pour provoquer des allergies, des maladies, des dommages importants sur l’organisme et notamment les poumons. Elle serait même la 2ème cause de décès évitable en France, derrière le tabac.
De plus, la pollution atmosphérique crée un déséquilibre dans les gaz naturels qui composent l’atmosphère de notre Terre. Ces déséquilibres contribuent lentement à l’épuisement de la couche d’ozone, une région essentielle de la stratosphère qui absorbe la plupart des rayons ultraviolets (UV) nocifs du soleil.
Enfin, elle est responsable des pluies acides lorsqu’une partie du gaz présent dans l’air se dilue dans les gouttes de pluie, occasionnant d’importants dégâts notamment sur la flore.
