La surexploitation des ressources
Les ressources naturelles sont celles que notre planète nous fournit sans intervention humaine nécessaire. Essentielles à notre survie, entre autres, elles pourraient néanmoins s’épuiser si notre rythme de consommation est supérieur à leur régénération.
Il existe deux types de ressources naturelles : celles qui sont renouvelables, et celles qui ne le sont pas.
Les premières sont inépuisables, comme la lumière du soleil, le vent, les courants d’eau, ou à rénovation rapide : c’est le cas de la biomasse par exemple.
Les secondes sont celles qui existent dans la nature en quantité limitée, ou dont le processus de régénération est suffisamment long pour être considérées comme telles, minerais et carburants fossiles en tête.
Pour ces dernières, il est facile de percevoir qu’un stock limité signifie tôt ou tard un épuisement. On a en revanche plus de mal à imaginer tarir une ressource renouvelable. Et pourtant.
Les ressources non-renouvelables
Le cas le plus connu et le plus fréquent est bien entendu celui du pétrole. On limite souvent son usage, déjà considérable, au carburant dans les transports. Mais le pétrole est partout : dans les systèmes de chauffage évidemment, dans les centrales électriques, dans l’agriculture mais aussi dans la fabrication des matières plastiques, les fameux polymères dont notre société est si dépendante.
Le pétrole met des millions d’années à se renouveler. Selon les études, les gisements que nous exploitons actuellement datent de deux périodes principales : 200 millions d’années environ, ou 20 à 150 millions d’années. Pour se donner une idée de ce que cela représente, si l’on compare le temps de formation du pétrole (200 millions d’années environ) à une semaine, les hommes ont commencé à utiliser le pétrole à minuit moins une seconde le dimanche soir. À minuit, le pétrole sera épuisé…
Nous allons vers un épuisement des ressources pétrolières, et de tous les combustibles fossiles qui vont avec (gaz naturel, charbon, …). Nous découvrons en effet aujourd’hui trois fois moins de pétrole que ce que nous consommons. Entre 1859 et 1968, on estime avoir consommé 200 milliards de barils. Actuellement, nous en consommons 30 milliards par an !
Les estimations les plus pessimistes considèrent qu’au rythme actuel, nous pourrons tenir jusqu’à 2044. Et ce n’est pas l’autorisation d’exploitation des gisements de gaz de schiste qui changera quelque chose, particulièrement si cela implique la destruction de parcs nationaux centenaires et la pollution de milliers de mètres cube de sol. Il est par ailleurs prouvé que les procédés de fracturation des roches pourraient être impliqués dans certains mouvements sismiques.
Les limites des ressources renouvelables
Comment peut-on épuiser une ressource renouvelable ? En surexploitant les ressources à un rythme tel qu’il outrepasse largement la capacité de régénération de la ressource, accroissant chaque année sa fragilité.
C’est le cas de la pêche intensive par exemple, qui touche aujourd’hui tous les océans de la planète. Certains chiffres sont alarmants, comme ceux concernant la morue de Terre-Neuve, qui a vu sa population s’effondrer ces dernières années.
On estime qu’environ un tiers des espèces de poissons est en situation de surpêche, chiffre s’élevant à 93% en Méditerranée !
Pour faire simple, on pêche en une année plus de poissons qu’il ne s’en reproduit. L’année suivante, une population largement diminuée de poissons se renouvelle et souffre encore plus de la surpêche. D’année en année, la population diminue et la ressource se tarit.
Le problème majeur de la surpêche, c’est qu’elle est bien souvent légale. Le nombre de chalutiers naviguant est environ deux fois et demi supérieur à ce qui serait supportable, et ce chiffre ne diminue pas sous la pression d’acteurs économiques protégeant leurs intérêts à court-terme. La pêche intensive se détruit elle-même, puisque la raréfaction du poisson la poussera à sa propre fin.
Le dernier rapport de Living Planet (2016) montre que la population de poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles a diminué de 58% entre 1970 et 2012, à cause des activités humaines.
Les humains sont en train d’épuiser les ressources naturelles de la Terre à une vitesse telle que certaines études considèrent que les niveaux de qualité de vie devraient commencer à diminuer à partir de 2030 si des mesures ne sont pas prises immédiatement.
La WWF estime que l’on consomme actuellement 20% de plus que ce que la planète est capable de régénérer, et ce chiffre est en constante augmentation. Si l’on continue à ce rythme, nous aurons besoin de 2,5 planètes Terre pour subvenir à nos besoins en 2050, selon le rapport de Living Planet.
