La protection de la biodiversité

La biodiversité, ou diversité biologique, fait référence à la diversité des espèces vivantes et de leurs caractères génétiques.

Cette notion est apparue à la fin des années 80, à l’occasion de la XVIIIe Assemblée générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) avec notamment une définition plus précise :

« La diversité biologique, ou biodiversité, est la variété et la variabilité de tous les organismes vivants. Cela inclut la variabilité génétique à l’intérieur des espèces et de leurs populations, la variabilité des espèces et de leurs formes de vie, la diversité des complexes d’espèces associées et de leurs interactions, et celle des processus écologiques qu’ils influencent ou dont ils sont les acteurs. »

Pour faire simple, on distingue en fait trois niveaux de biodiversité : spécifique, structurale et génétique, que l’on pourrait plus ou moins assimiler à des niveaux d’échelle d’observation, du global au local, de la macro à la micro :

  • La biodiversité spécifique correspond au nombre total d’espèces présentes sur Terre, incluant les animaux, les végétaux, les micro-organismes ou les champignons, et englobant d’un point de vue théorique les espèces connues, et non-connues.
  • La biodiversité structurelle correspond au nombre et à la diversité d’espèces peuplant un milieu donné. Plus il est grand, plus sa biodiversité est développée. À titre d’exemple, la forêt amazonienne compte parmi les écosystèmes à la diversité la plus riche au monde.
  • La biodiversité génétique correspond à la diversité au sein d’un même groupe de population, à sa variété génétique, son nombre de sous-espèces, et son potentiel de mutation et d’évolutivité.

L’interdépendance entre les espèces

Au-delà du fait avéré que la biodiversité constitue la richesse du monde terrestre, il est fondamental de comprendre le lien unissant chaque individu à l’environnement qui l’entoure.

La richesse du milieu dans lequel il évolue offre à l’individu une variété de ressources nécessaires à son développement et à sa prolifération. Or, ce milieu est lui-même composé d’individus, soumis aux mêmes conditions de ressources, de développement et de survie.

Chaque élément prélève et fournit donc de la matière à ce milieu, dans un subtil jeu d’interdépendance créant un système écologique complexe, que l’on nomme un écosystème.

La constellation d’individus – qu’ils soient végétaux, animaux ou micro-organiques – contribue au parfait équilibre de fonctionnement d’un ensemble global. En fonction de ses conditions d’implantation (donc géographiques, climatiques), l’écosystème acquiert plus ou moins de richesse, plus ou moins de complexité, et est soumis à des contraintes de prolifération et de survie différentes.

Mais la donne reste la même partout : si le milieu est perturbé par l’adjonction d’éléments extérieurs ou la suppression d’éléments constitutifs, l’équilibre est perturbé, et la machine se dérègle petit à petit.

Par exemple, l’abondance des espèces végétales, par la photosynthèse, alimente l’atmosphère en oxygène en même temps qu’elle absorbe le dioxyde de carbone. Sa diminution raréfie le premier en augmentant le second, ce qui contribue au réchauffement climatique. De même temps, la raréfaction des espèces vivantes dans les sols ralentit leur régénération. En les appauvrissant en nutriments, elle ralentit la prolifération végétale.

Un changement mineur ne suffit pour autant pas à dérégler des systèmes en place depuis des milliers d’années. Il existe néanmoins un effet boule de neige dans cette relation de cause à effet, de même que des interdépendances insoupçonnées et surprenantes, qui font que de petits bouleversements de prime abord anodins peuvent avoir de grandes conséquences. C’est ce qu’on appelle l’effet papillon.

Les menaces écologiques qui pèsent sur la biodiversité

Malheureusement, nous avons dépassé depuis bien longtemps le stade des bouleversements anodins.

La Terre, on l’a dit, possède des millions d’années d’existence, d’évolutions, de bouleversements. Les données géologiques montrent que des extinctions massives ont déjà eu lieu, les dinosaures par exemple.

Il est néanmoins prouvé que l’activité actuelle de l’Homme représente une menace sans précédent, et notamment sur :

Elle est aujourd’hui perceptible à toutes les échelles de la sphère, dans des proportions plus ou moins dramatiques. Si l’on revient en arrière à la définition de la biodiversité, on constate que la menace pèse sur chacun des trois niveaux précédemment expliqués.

On estime aujourd’hui le nombre d’espèces recensées à 1,74 millions, mais il est communément admis que leur nombre réel pourrait atteindre les 12 millions. Beaucoup risquent de disparaître, avant même d’être connues et étudiées.

Au niveau structural, les écosystèmes hébergeant la plus grande diversité sont aussi les plus menacés : les forêts tropicales, les récifs de corail. Leur érosion entraîne proportionnellement la perte d’un nombre considérable d’espèces.

Enfin, au niveau génétique, les menaces existent pour les même raisons précédemment énoncées, couplées à la sélection opérée volontairement par l’Homme.

Pourquoi il est important de préserver la biodiversité ?

On comprendra aisément la nécessité de préserver – de sauver – la biodiversité.

S’il fallait encore apporter des raisons, on pourrait considérer qu’elles sont de trois ordres.

Éthique d’abord : l’Homme a beau se targuer d’être l’espèce la plus évoluée, lui conférant de facto le droit de s’approprier et de détruire ce que bon lui semble, il n’a moralement pas le droit de continuer à faire disparaître des espèces vivantes, qui plus est pour d’obscurs motifs que sont le profit, le progrès, la croissance.

Scientifique ensuite : si l’on connait 1,74 millions d’espèces sur une dizaine de millions, si l’on prend en compte la lenteur avec laquelle nous nous inspirons de notre environnement, mais aussi les innombrables innovations technologiques issues du biomimétisme, on imagine le potentiel qu’il reste à découvrir. De plus, comme nous l’avons abordé, chaque espèce est indubitablement lié à plusieurs autres. Il s’agit donc d’un château de cartes qui se répercuterait forcément sur l’Homme.

Pratique enfin : d’un point de vue alimentaire d’abord mais aussi de confort, il n’est absolument pas dans l’intérêt de l’Homme de limiter la biodiversité qui l’entoure, celle-ci étant source d’alimentation, de médicaments et de substances nécessaires à son quotidien et son amélioration.

Quoiqu’il en soit, l’urgence climatique telle qu’on l’appelle aujourd’hui, est déclarée. Charge à l’Homme de comprendre – et le plus tôt sera le mieux – qu’il se situe à une période charnière, un point de bascule dont l’issue décidera du sort de la Terre.

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